Colloque international Du disque à l’oeuvre. Musique, arts visuels, cinéma
16 et 17 septembre 2021
Organisé dans le cadre de l’exposition Remixer avec Charles Gagnon
Centre d’exposition de l’Université de Montréal
Appel à communications
Du 1er mai au 30 septembre 2021, le Centre d’exposition de l’Université de Montréal présentera une exposition ayant pour titre Remixer avec Charles Gagnon. Cette exposition–sous la direction des commissaires Karine Bouchard (UQTR) et Serge Cardinal (Université de Montréal)–sera consacrée aux rapports entre la pratique de création de l’artiste Charles Gagnon, son oeuvre et sa collection de disques vinyle. Partant du fait que son «atelier de peintre était un véritable studio de son incluant plusieurs synthétiseurs et toute une panoplie d’appareils d’enregistrement et de traitement du son»; partant du fait que Charles Gagnon «procédait à diverses expérimentations captées sur bande, utilisant sa voix trafiquée ou pas, sinon des disques, des repiquages de la radio»; et partant du fait que sa discothèque de plus de 3000 disques occupait une grande place dans son atelier, l’exposition explorera les rapports entre le mélomane «aux goûts éclectiques et pointus» et l’artiste, peintre, photographe et cinéaste.
Deux questions principales animeront la mise en scène et la mise en espace visuelles et sonores de cette exposition: Peut-on découvrir des résonances entre les pratiques musicales qui retenaient l’attention de Charles Gagnon et sa démarche de créateur ? Peut-on découvrir des résonances entre la représentation visuelle de la musique qu’on retrouve sur ses disques vinyle et l’inventivité plastique de ses oeuvres picturales, photographiques ou filmiques? En d’autres termes, peut-on redécouvrir l’oeuvre et la pratique de Charles Gagnon en écoutant et en regardant ses disques?
C’est dans ce cadre que se tiendra le colloque Du disque à l’oeuvre. Musique, arts visuels, cinéma. Le colloque accueillera des communications portant sur des pratiques de création où les rapports entre la musique et les arts visuels ou le cinéma prennent une valeur singulière. Plus précisément, ce colloque vise à tracer deux axes de recherche complémentaires.
Premier axe: rapports entre les musiques enregistrées et les pratiques en arts visuels. Les recherches sur les rapports d’influence entre la musique et les arts visuels ont en grande majorité porté sur l’adaptation ou l’appropriation de formes, d’éléments ou de procédés musicaux par la peinture, la photographie ou le cinéma. Ce colloque voudrait d’abord déplacer l’attention vers la musique en tant qu’elle est enregistrée sur un support (bande magnétique, cassette, disque vinyle, disque compact, appareil informatique), et donc en tant qu’elle devient l’objet d’une expérience d’écoute qui va de la collection au remixage en passant par la répétition, la mise en boucle, la mise en série ou en liste, l’usure ou le bris, le repli sur l’audition privée ou l’envahissement de l’espace public, etc. Ce colloque voudrait ensuite favoriser l’exploration des rapports d’interférence entre cette expérience d’écoute d’une musique fixée sur un support et 1) les processus de création d’artistes appartenant aux arts visuels ou 2) les procédés poétiques propres à des oeuvres ou à des pratiques (peinture, photographie, cinéma, art vidéo, installation, performance, etc.). Du disque à l’oeuvre.
Deuxième axe: le disque vinyle comme objet multi-médiatique. On peut voir le disque vinyle comme l’une des toutes premières manifestations de ce que l’on appelle aujourd’hui un support «multimédia». De 1950 jusqu’à sa résurrection actuelle, le disque vinyle en tant qu’objet a présenté un agencement singulier entre des pratiques visuelles issues de l’avant-garde picturale et photographique, des formes de littérature critique (les notes dites «de pochette») et un contenu sonore (musique ou voix gravées sur le disque). L’agencement de ces trois médiums a été l’occasion de «plébisciter» l’art visuel contemporain ou le discours musicologique, mais il a été aussi un espace d’interférence entre la musique, l’image et le discours–un espace offrant des parcours esthétiques et interprétatifs inédits. Ce colloque voudrait favoriser l’exploration du disque comme lieu d’expérience esthétique feuilletée ou d’interprétation mutuelle entre la musique, sa représentation visuelle et sa présentation discursive. Du disque à l’oeuvre.
Les propositions de communication compteront un maximum de 350 mots; elles seront accompagnées d’une brève biobibliographie; et elles seront transmises à serge.cardinal@umontreal.ca, au plus tard le 2 octobre 2020.
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International Colloquium From Record to Art | The Record as Art. Music, visual arts, cinema
September 16-17, 2021
Organized as part of the exhibition Remixer avec Charles Gagnon
Centre d’exposition de l’Université de Montréal
Call for Papers
From May 1 to September 30, 2021, the Centre d’exposition de l’Université de Montréal will present an exhibition entitled Remixer avec Charles Gagnon. This exhibition–co-curated by Karine Bouchard (UQTR) and Serge Cardinal (Université de Montréal)–will be devoted to the relationship between the artist Charles Gagnon’s creative practice, his works, and his record collection. Based on the fact that his “painting workshop was also a sound studio with several synthesizers and a wide array of recording and sound processing equipment”; based on the fact that Charles Gagnon “undertook various experiments recorded on tape, using his altered or unaltered voice, or even records and re-recordings of radio broadcasts”; and based on the fact that his music library of over 3000 vinyl records occupied significant space in his workshop, the exhibition will explore the relationships between the music lover “with the eclectic and specialized tastes” and the artist, painter, photographer, and filmmaker.
Two main queries will guide the visual and sonic staging and design of this exhibition. Is there resonance to be found between the musical practices that captured Charles Gagnon’s attention and his creative process? Is there resonance to be found between the visual representation of the music found on his records and the aesthetic inventiveness of his pictorial, photographic, or cinematic works? In other words, can we rediscover Charles Gagnon’s work and practice by listening to and looking at his records?
This is the context in which the colloquium Du disque à l’oeuvre. Musique, arts visuels, cinéma will take place. The colloquium will host papers relating to creative practices in which the relationships between music and visual arts or cinema hold singular value. More specifically, this colloquium aims to pursue two complementary lines of inquiry.
First line of inquiry: relationships between recorded music and visual art practices. Research on relationships of influence between music and visual arts have mainly focussed on the adaptation or appropriation of musical forms, elements, or processes in painting, photography, or cinema. This colloquium would first like to refocus attention on music that has been recorded (on reel-to-reel, cassette tape, vinyl record, compact disc, digital device) and thus that becomes the focus of a listening experience that spans collecting to remixing, by way of repetition, looping, thematic grouping, playlists, wear and tear or breakage, retreating into private listening or invading public spaces, etc. This colloquium would also like to foster the exploration of relationships of interference between this experience of listening to recorded music and 1) the creative processes of artists in the visual arts or 2) the poetic processes specific to works or practices (painting, photography, cinema, art film, installation, performance, etc.). Du disque à l’oeuvre. From record to artwork.
Second line of inquiry: the vinyl record as multimedia object. The vinyl record can be understood as one of the first examples of what is known today as a “multimedia” format. From 1950 until its current revival, the vinyl record as an object offered a unique mix between visual practices of the pictorial and photographic avant-garde, forms of critical literature (so-called “liner” notes), and sonic content (music or voices engraved on the record). The combination of these three mediums was an opportunity to garner broad support for contemporary visual art or musicological discourse, but was also a space of interference between music, image, and discourse–a space offering unprecedented aesthetic and interpretive paths. This colloquium would like to promote exploring the record as a place of layered aesthetic experience or of mutual interpretation between the music, its visual representation, and its discursive presentation. Du disque à l’oeuvre. The record at work.
Paper proposals should be a maximum of 350 words; they should be accompanied by a brief biobibliography; and they should be sent to serge.cardinal@umontreal.ca, no later than October 2, 2020.