L’œuvre vidéo Mex and the animals prend place dans un futur post-apocalyptique mis en scène dans Second Life. Né dans un monde sans animaux, l’avatar Mex narre sa quête mélancolique d’une faune disparue en contemplant des simulacres réducteurs et échangeables comme de vulgaires marchandises. Au cours de sa déambulation dans ce métavers, le personnage rencontre des créatures fantastiques incarnées par d’autres utilisateur·rices. Mex et les animaux, loin d’être un conte classique pour enfant — comme son titre l’évoque par ailleurs —, témoigne d’un futur tourné vers le passé où l’imaginaire pallie les carences du réel. Œuvre élégiaque, la dystopie de Mex et de ses contemporain·es fait écho à l’impact psychologique de la détérioration de l’environnement qui nous accable au présent.
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The video work Mex and the animals takes place in a post-apocalyptic future staged in Second Life. Born in a world without animals, the avatar Mex narrates his melancholic quest for an extinct fauna while contemplating reductive and marketable simulations. As he wanders this metaverse, the character interacts with fantastic creatures embodied by other users. Mex and the animals, far from being a children’s tale as the title would lead us to believe, tells of a future turned towards the past, where imagination mitigates the shortcomings of real life. An elegiac artwork, Mex and his contemporaries’ dystopia echoes the psychological impact of environmental deterioration overwhelming our present.
Dans le métavers de Mex, tous les animaux - réels et imaginés - n’ont aucun référents réels; ils sont tous simulés ou hyperréels, pour emprunter l’expression de Jean Baudrillard. Mex et ses contemporains s’y connectent pour accéder à une mémoire partielle et imaginée du monde d’avant. Ce monde tridimensionnel en représente tous les détails pour simuler une expérience vraie et authentique, telle qu’elle est perçue dans le présent dystopique des protagonistes. L’univers de Mex consiste en un épuisement d’un imaginaire à venir, de ses images et de ses symboles et en révèlent, ce faisant, les contradictions. Des créatures mythiques cohabitent ainsi avec des pingouins et des dauphins, dont la seule existence s’explique par le regard nostalgique des visiteur·seus. Le métavers se dévoile sous l’ombre du Unheimlich, de l’inquiétante étrangeté, avec ces formes aussi discordantes que familières, ce qui rappelle à tout moment la distance physique et temporelle entre le monde de Mex et celui qu’il regrette.