Le printemps dernier a marqué le début d’une suite de mouvements qui ont ébranlé notre rapport aux espaces et aux autres. Les lieux physiques, dans lesquels nous pouvions auparavant nous rencontrer et échanger, ont laissé place à des endroits majoritairement numériques. Ainsi, nous avons constaté à quel point les territoires de l’imaginaire décrits dans la littérature peuvent permettre une évasion salutaire.
Les cartographies de l’imaginaire, ce sont les lieux (d)écrits par les auteur·trice·s par le biais de leur(s) création(s). Elles deviennent des points de rencontre où de nouvelles avenues sont partagées au lectorat et par lesquelles s’enclenchent des réflexions collectives. Par le biais de cet événement, nous aborderons des oeuvres multidisciplinaires selon leur manière d’interroger ou de mobiliser notre rapport aux espaces par leur constitution: de quelles façons le livre devient-il lui-même un lieu de partage? Qu’est-ce qui incite les auteur·trice·s à investir les lieux et les espaces? De quelle manière une oeuvre littéraire peut-elle ébranler le rapport des lecteur·trice·s aux espaces?
À cet égard, nous pouvons penser au livre numérique Tech-illa Sunrise: Un/a remix de Salvador Barajas, une oeuvre hypertextuelle qui explore l’esthétique du chicano/a, soit le métissage des identités et des espaces qui peut caractériser certaines communautés latino-mexicaines. Grâce au langage cybernétique et à ses formes qui lui sont propres, le lectorat accède à une oeuvre numérique qui tente une décolonisation ou «decolonial movida» de lieux communs issus de la culture populaire nord-américaine. En suivant des hyperliens, tou·te·s peuvent alors parcourir un rhizome numérique qui déconstruit et dépasse les frontières politiques et imaginaires.
Un autre exemple de cartographie de l’imaginaire peut être observé dans la manière dont les écrivain·e·s autochtones redéfinissent la notion du territoire par la littérature. En effet, le dramaturge wendat Yves Sioui Durand explique dans le prologue de sa pièce Le porteur des peines du monde que le territoire est, chez les Autochtones, un concept qui ne se limite pas à la définition du mot «terrain». Le territoire est d’ailleurs une notion identitaire chez certain·e·s auteur·trice·s autochtones dont Marie-Andrée Gill, qui écrit : «Nous autres en un mot: Territoire». La littérature devient ici une fenêtre par laquelle le lectorat allochtone peut prendre conscience de perceptions de l’espace différentes que celles qui lui sont familières.
Cette journée d’étude s’intéresse donc aux créations littéraires ou aux pratiques artistiques qui permettent aux lecteur·trice·s de déambuler dans de nouveaux territoires imaginaires sur lesquels se modulent, après coup, leurs propres expériences. Les espaces créés par les oeuvres entrent en dialogue avec ceux qui nous habitent, donnant naissance à un lieu intermédiaire où l’ouverture à l’autre va de soi. Au fil des communications, lors de cette journée, nous espérons qu’un nouvel espace commun, basé sur l’écoute et le respect, sera créé entre les communicant·e·s et les auditeur·trice·s.
Lors de cette journée d’étude, qui s’adresse à tout·e·s les étudiant·e·s du premier cycle ainsi que ceux·celles des cycles supérieurs en études littéraires ou en littérature de toute université, nous souhaitons valoriser les premières expériences de communications. L’événement se tiendra à l’Université du Québec à Montréal le mercredi 19 mai 2021. Pour l’instant, l’événement s’organise sous le mode présentiel. Soyez assuré·e·s que nous resterons à l’affût des normes sanitaires qui seront établies par le gouvernement du Québec au printemps 2021 et que nous ajusterons notre organisation en conséquence.
Les communications soumises doivent être inédites et en français. Leur durée sera entre 15 et 25 minutes. Sachez que le temps alloué à chaque présentation variera selon le nombre de propositions retenues. En raison de nos valeurs d’équité et de solidarité, chaque communicant·e choisi·e recevra une allocation journalière pour sa participation à la journée d’étude.
Pour soumettre votre candidature, vous devez envoyer un résumé de 250 à 300 mots de votre communication. Si vous le souhaitez, vous pouvez également joindre une section de votre bibliographie de recherche. Votre candidature doit également inclure le titre de votre communication, votre université d’attache ainsi que le cycle de vos études. Vous avez jusqu’au vendredi 22 janvier 2021 (à 23h 59) pour soumettre votre proposition à l’adresse courriel suivante: collaboaemelaecsel@gmail.com. Veuillez indiquer dans l’objet du courriel votre nom, votre prénom en plus du titre de votre communication.
Cet événement est organisé avec le soutien du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises – CRILCQ –, du Laboratoire international de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique et de la Faculté des arts, que nous remercions.
Comité d'organisation:
Sayaka Araniva-Yanez,
étudiante au baccalauréat,
en études littéraires, UQAM
Ophélie Langlois,
étudiante à la maîtrise
en études littéraires, UQAM, Figura
Laura Perez-Gauvreau,
étudiante à la maîtrise
en études littéraires, UQAM, CRILCQ
Ariane Renaud,
étudiante au baccalauréat
en études littéraires, UQAM