La galerie Leonard & Bina Ellen à l'Université Concordia rouvre le 11 février à midi! Vous pourrez maintenant les jeudis, vendredis et samedis visiter en toute sécurité l’exposition tant attendue de Edith Brunette et François Lemieux Aller à, faire avec, passer pareil. Il.elle y explorent nos relations au territoire dans un projet collaboratif à plusieurs versants qui inclut une publication et une discussion avec les autrices et l’auteur de celle-ci à venir au mois de mars.
Il s’agit d’aller à, soit d’interroger à tâtons et à plusieurs ce monde abîmé dans lequel nous vivons tant bien que mal, en l’abordant par plusieurs bouts: par un cargo en Atlantique, les terrains limites d’une centrale nucléaire en déclassement ou d’une frontière rendue poreuse, la ville en confinement, l’ossature d’un wagon DOT-111, les ruines d’un hôpital en quête de vocation.
Il s’agit également de faire avec, c’est-à-dire de faire usage de ce que nous trouvons là: de l’argile plus ou moins propre, une terre sans or, des plantes de bords de routes, les lueurs du crépuscule, des allié.e.s. En somme, nous saisir de ce qui est à portée de main et qui n’a l’air de rien, jusqu’à nous compromettre dans l’agir sans savoir à l’avance si le geste est ajusté.
Il s’agit, enfin, de passer pareil, en dépit des obstacles placés sur le chemin (ou du chemin lui-même), barrières et autres interdictions qui soustraient aux sens toute une partie du territoire et de ses institutions. En dépit, également, des mots d’ordre qui clôturent les possibles «parce que c’est ainsi et qu’il ne saurait en être autrement». Surtout, refuser les injonctions à vivre en demi-teinte, à ramener l’existence dans le giron du raisonnable ou de l’efficace.
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The Leonard & Bina Ellen gallery at Concordia University reopens on February 11th at noon! On Thursdays, Fridays and Saturdays, you will now be a able to visit artists Edith Brunette and François Lemieux’s exhibition Going To, Making Do, Passing Just the Same in a COVID safe environment. The artists explore our links to territory in a multifaceted collaborative project, which includes a publication and discussion with its authors coming later in March.
It’s a question of going to, in the sense of interrogating the damaged world we somehow live in, feeling around in it together and approaching it from various angles: by way of a cargo ship in the Atlantic, the fringes of a nuclear power station under decommission, the city under lockdown, the frame of a DOT-111 tank car, a border made porous, the ruins of a hospital bereft of purpose.
It’s also a question of making do, in the sense of working with what we’ve found there: clay that’s more or less clean, soil without gold, the plants that line the roadside, twilight’s final glimmers, allies. In sum, to grasp what’s within reach and seems trifling, until we’ve been swept into acting without knowing beforehand if our gesture is quite adequate.
Finally, it’s a matter of passing just the same, despite the obstacles in our path (or the path itself), and the barriers and other injunctions that hide large parts of this territory and its institutions from our senses. Despite, also, the watchwords that end up placing limits on possibility, “because that’s how it is and there’s no other way around it.” Above all, though, it’s a matter of ignoring calls to live halfheartedly and refusing to pare existence down to what’s most reasonable and efficient.