Performance
Vidéo
Mother_Protect_Me

L’œuvre Mother_Protect_Me consiste en une série de vidéos montrant l’artiste qui se couvre le visage de fleurs pour se soustraire aux systèmes de reconnaissance faciale. Joselyn McDonald compose des arrangements d’iris, de chrysanthèmes ou de gypsophiles dans un style rappelant la pratique traditionnellement «féminine» dont elle s’inspire, à savoir les tutoriels de maquillage. À la fois séduisants et saugrenus, ces masques appellent à déjouer les algorithmes de détection et à reprendre le contrôle de son image. L’œuvre a recours aux pouvoirs camouflants de Mère Nature pour résister à la surveillance de masse et nous invite à faire de même. 

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Mother_Protect_Me consists of a series of videos in which the artist covers her face with flowers in order to evade facial recognition systems. Joselyn McDonald creates arrangements of irises, chrysanthemums or baby’s breath in a style reminiscent of the traditionally “feminine” practice of make-up tutorials from which she draws her inspiration. Both alluring and peculiar, these masks serve to elude detection algorithms and regain control of one’s image. The work uses Mother Nature’s camouflaging powers to resist mass surveillance and invites us to do the same.

Relation au projet: 

L’œuvre Mother_Protect_Me repose sur le principe de la disparition par la saturation. McDonald recouvre son visage de fleurs et de feuilles pour déjouer les technologies de reconnaissance faciales, qui dépendent de quatre-vingt points de données, tels que la profondeur des orbites, la courbature du menton, la forme des pommettes, etc. Dans cette œuvre, l’identité de l’artiste est amenée à s’effacer à mesure que les points de données sont recouverts. McDonald commente paradoxalement la saturation des technologies de surveillance dans nos environnements urbains en surchargeant son visage de matières organiques - dressant ainsi la surcharge contre la surcharge et du même coup, en détournant un principe d’épuisement de l’environnement par le regard. L'œuvre de McDonald est critique au sens où elle retourne une logique contre elle-même et crée, dans la foulée, des espaces de résistance au regard panoptique. L’œuvre paraît également épuiser le corps, mais ce sont bien les conditions de visibilité du corps qui sont mises à mal plutôt que les possibilités et les formes du corps en soi.