The Infinite Drum Machine est une œuvre du Google Creative Lab créée par Kyle McDonald, Yotam Mann et Many Tan qui permet aux usagers de créer leurs propres séries rythmiques à partir d'un ensemble de sons du quotidien préalablement archivés. Placé devant une carte sonore sur laquelle chaque bruit est représenté par un point de couleur, les visiteurs du site peuvent sélectionner différents sons, triés selon différentes catégories par une intelligence artificielle, afin de les agencer entre eux.
L'interface de The Infinite Drum Machine est munie de plusieurs options qui permettent à l'usager d'interagir avec le classement des textures sonores proposé par la machine : un bouton de sélection aléatoire, un métronome, un ensemble de «tags» qui permettent d'affiner les sélections selon différents critères. Le projet, qui comporte une dimension ludique marquée, cherche à intéresser autant les musiciens que les amateurs d'intelligence artificielle et de machine learning.
Par son titre même, le projet de Kyle McDonald, Yotam Mann et Many Tan convoque l’idée de l’infini, et donc une certaine forme d’exhaustivité qui ferait office d'idéal impossible à atteindre. La forme que prend cette batterie infinie en rend d'ailleurs compte visuellement, elle qui s'organise en grappes de points colorés dont la multitude étourdit l'usager.
Cet infini est étroitement lié à l'implication, dans le projet, de l'intelligence artificielle, que ce soit en raison des capacités de stockage supérieures qu'offre la machine ou encore parce qu'elle ouvre des potentiels nouveaux en termes d’archivage et d’organisation de l’information. Comme l’explique Edoardo Maggio sur 9toGoogle, «The beautiful thing about artificial intelligence is that due to its relatively back-end nature its applications seem to be virtually endless.»
En répertoriant et en organisant autant de sons que possible afin de permettre aux usagers de les agencer entre eux, ce sont à la fois les bruits et leur interrelations que McDonald, Mann et Tan entendent épuiser, puis permetre aux usagers de cette batterie infinie d’épuiser.
Les contenus audio qui sont rendus disponibles, par ailleurs, relèvent de l’anodin : «Dishes glasses coffee cup place in cupboard distant», «Paper movement», «Computer keyboard» ou «Door wood toilet public open squeak» sont autant de sons qui peuplent et rythment nos journées. C’est donc le potentiel musical de la banalité du quotidien que nous permet d’explorer The Infinite Drum Machine.
Enfin, il faut également noter que ces compositions que nous créons sont rendues possibles par l’archivage initial de cette pléthore de sons du quotidien. C’est donc un archivage du présent – de ses bruits les plus infimes – qui est à l’origine de nos mélodies ultérieures. Le fait que The Infinite Drum Machine réponde aussi à un principe organisationnel codifié par des couleurs et départageant les bruits par «tags» («Antique», «computer», «fabric», «outdoor») d'ordonnancement permet aussi de dire que l'œuvre épouse la logique de l'archive. En dernière instance, en nous autorisant à enregistrer les compositions que nous créons, The Infinite Drum Machine nous invite à participer à notre tour au geste d'archivage.
Sounds are complex and vary widely. This experiment uses machine learning to organize thousands of everyday sounds. The computer wasn’t given any descriptions or tags – only the audio. Using a technique called t-SNE, the computer placed similar sounds closer together. You can use the map to explore neighborhoods of similar sounds and even make beats using the drum sequencer.